Le parrainage : une histoire de confiance.
Toujours dans l’optique de faire découvrir les différents dispositifs d’accompagnement des jeunes, nous avons rencontré Océane Cartier, suivie par la Mission Locale des Hauts de Garonne depuis juillet 2017 et Alain Silvagni son parrain. Tous deux se sont rencontrés il y a maintenant 8 mois quand Alain, exploitant dans le Groupe Berto, s’est porté volontaire pour parrainer un jeune.
Le reste ? C’est eux qui nous le racontent.
Bonjour à vous deux. Pouvez-vous expliquer ce qu’est le parrainage avec vos mots ?
Alain : Le parrainage c’est quelque chose de super, je l’ai découvert, je ne connaissais pas du tout le principe. C’est quelque chose de très enrichissant, que ça soit pour le parrain ou pour le filleul parce que ce sont des relations humaines. Bien sûr, la première chose à retenir c’est la relation de confiance. Quand on a une personne comme Océane, qui écoute et qui fait ce qu’on lui dit c’est encore plus simple, beaucoup plus agréable. Parce qu’elle est très motivée, elle sait ce qu’elle veut faire donc ça nous a bien aidé dans notre chemin commun.
Océane : Je trouve ça bien aussi. Au niveau de l’accompagnement c’est pratique. Au début je n’avais pas trop confiance. Maintenant ça coule de source.
Il faut apprendre à se découvrir ?
A : Oui tout à fait ! Parce que le parrainage c’est deux personnes, deux personnes différentes qui plus est. Il y a un gros écart d’âge.
M.Silvagni, comment êtes-vous arrivé au statut de parrain ?
A : C’est une démarche qui émane de l’entreprise où je travaille, elle a décidé de mettre en place du parrainage. Ils nous ont d’abord présenté le projet. Tout de suite, j’ai été l’un des premiers à me porter volontaire parce que franchement je trouve que c’est sympa. J’adore transmettre, donc c’était un moyen d’y arriver aussi. Aussi, c’était un moyen de donner confiance. Par exemple, dire à Océane qu’elle est une personne comme tout le monde, qu’elle n’avait pas à avoir peur. Enfin, les parrains ont été invités à une soirée pour pouvoir discuter, se rencontrer et échanger par rapport à leurs expériences. Ça a été très enrichissant.
Océane, comment as-tu connu le parrainage ?
O : Grâce à ma conseillère [Malorie DALLEAS]. Un jour, j’étais en rendez-vous avec elle, elle m’a demandé « Tu veux partir ? » je lui ai répondu : « Partir où ? », elle m’a dit « Tu pars avec d’autres jeunes », et c’est comme ça qu’elle m’a parlé du parrainage. [Rires]
C’était en fait une formation en Normandie avec d’autres jeunes pour préparer au parrainage. C’était bien ! On avait des ateliers tous les jours pendant 3 jours. Par exemple sur la prise de parole, la timidité. On était une vingtaine je crois.
Tu avais des a priori par rapport au parrainage ?
O : Non aucun. Je me suis dit que ça pouvait être intéressant.
Finalement, ça l’a été ?
O : Ah oui ! Vu où on en est maintenant ! [lance un regard complice à son parrain, puis rigolent ensemble]
A : L’avantage d’Océane, c’est que c’est une jeune qui sait ce qu’elle veut donc ça nous a facilité la tâche.
Océane, quand tu as commencé ce dispositif de parrainage, tu avais déjà un projet professionnel ?
O : Oui cela fait longtemps que je veux travailler dans la fleuristerie. J’ai déjà un CAP dans ce domaine et j’ai réalisé plusieurs stages sur les dernières années.
Quelles ont été les différentes étapes de votre relation ?
A : Tout d’abord, nous nous sommes rencontrés ici, à la Mission Locale, les binômes ont été formés par Pascale Bernard
[responsable du service Emploi à la Mission Locale]
et mon directeur. Ensuite, la première chose c’est de se découvrir, se connaitre, puis discuter du projet d’Océane. Plus tard, le fonctionnement s’installe de lui-même. C’est de l’accompagnement : faire des démarches chez les artisans, discuter des contacts qu’elle a eu et adopter des stratégies adaptées.
Ça se chiffre à combien d’heures par semaine cette relation ?
A : On a un contact très régulier, au moins deux fois par semaine, que ça soit par téléphone ou en présentiel. C’est difficile à dire, on ne peut pas vraiment chiffrer mais cela n’est pas tant chronophage. Océane, qui est une jeune fille organisée, avait surtout besoin d’accompagnement, d’orientation dans l’univers professionnel. Pour moi honnêtement ça a été très facile de l’aider.
La dérive qu’on peut avoir, nous les parrains, c’est de prendre la main et de faire les choses à leur place au lieu de laisser faire le jeune. Il faut trouver un juste milieu.
O : Alain m’a toujours laissé faire les démarches la première, et quand il sentait que ça n’allait pas il prenait la main pour m’épauler. Notamment en rendez-vous, s’il sentait une baisse de régime, il n’hésitait pas à discuter avec les personnes que nous avions en face pour me détendre et me donner du temps.
A : C’était un peu au début, mais là franchement, elle n’en a plus besoin. Océane est devenue autonome.
Quelles évolutions avez-vous observées durant ces 7 mois ?
O : Avant qu’on fasse le parrainage, j’avais fait des recherches pour un brevet professionnel et je n’avais que des réponses négatives de la part des entreprises. J’avais perdu confiance. Et depuis que j’ai commencé le parrainage, j’ai repris confiance. On a eu des réponse positives et des rendez-vous, c’est bien mieux !
A : Aujourd’hui elle est indépendante, autonome professionnellement. Ce que je trouve important aussi c’est qu’elle a pris confiance en elle. C’est une vraie clé qu’elle a acquise pour pouvoir s’envoler toute seule.
J’imagine que théoriquement ce type d’accompagnement prendra bientôt fin, mais allez-vous garder contact ?
A : Oui « légalement » il y a une fin. Comme on a de bonnes relations je souhaite quand même la suivre pendant son brevet professionnel. Elle est très agréable et elle m’invite au restaurant en plus… Ah non c’est moi ! [Rires]
Soutien dans les démarches, conseils, prise de confiance, comme nous le montre ce témoignage, les bénéfices du parrainage sont nombreux ! Une raison de plus, s’il en fallait une, de privilégier les accompagnements transgénérationnels qui apportent énormément aux deux parties !